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samedi, 20 décembre 2008

Madame ou Monsieur le Lecteur de l'académy.

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Je vous pris d'excusé la bessence, de ma fille du 11 au 20 déssembre,

dans votre block préfféré.

Elle était trez soufferante et aussi fatigué, et aussi envi de rienfoot.

 

 

Veuillez exprimer , cher Lecteur, mes considerassions distingueuses.

 

 

 

jeudi, 11 décembre 2008

euh chépas.

Ben ouais , c'est obligatoire un titre là tout de suite?

Parce que moi chui plutot dans un questionnement existentiel, là tout de suite maintenant, tu vois?

 

Oui par etzemple, je me demande si ça sert à ketchoz de dire à un con: "t'es con, toi, en fait."

 

primo: c'est pas très diplomate.

deuxio: c'est pas très constructif.

tertio: il va pas comprendre puisqu'il est con.

 

Mais quand même ça me gratte mapute de langue ce soir...

 

OK , être Assistante Torcheuse Spécialisée Es Morve, peut lasser à long terme.

Mais qu'y peux-je?

J'en ai ras mes pendants d'oreilles de ce concours de tacheronnes, des fois.

 

Mon ATSEM.

rahhhh, tout un poème.

Les photocopies où la photo originale est devenue noire totale, mais que ça fait rien, on colle un rectangle noir dans le cahier c'est classe.

(rmq, vu l'intérêt que le majorité des parents y portent...)

Mieux , en exclusivité , elle a fait pour moi la photocopie avec trombonne,

brevetée et retenue visiblement , enfin par elle.

Ben ouais, vu que y'avait un papier trombonné à l'original.

t'imagines.Elle a donc enlevé le papier en le faisant glisser.Le trombonnelui est resté.

Style,nouveau concept: le trombonne photocopié sur "Colle autant de feuilles que le nombre indiqué".

("Maicresse, c'est quoi ce truc là???)

 

Ensuite y'a la mémorisation des prénoms.

Terribeule à partir de 55 balais

 

Wassim s'appelle désormais Hakim.

Virginie a troqué son prénom contre Véronique.

Et la perle, le petit A. SarTori. et devenu A. Sarkosy.

Oui, je travaille avec le petit dernier du président.(non puisque vous vous demandez, Carla ne vient pas le chercher, non...elle est bien trop occupé avec son marè...)

Oui je travaille avec une conne.

 

Qui fait les poussières quand les enfants arrivent, colle dans les cahiers quand c'est l'heure de les faire pisser, et ne peut pas s'empêcher d'aller remplir les verres , quand elle doit surveiller le dortoir.

Qui passe le balai 3 fois par jour alors qu'il vaudrait mieux le faire une seule fois APRES le départ des enfants et même SOUS les meubles.

Qui engueule un môme qui se pisse dessus tous les jours en lui beuglant dans la face combien sa mère va lui passer un savon.(donc elle l'engueule parce que il va ENCORE  se faire engueuler).

Calembour abrutito-éducatif.

Qui évangélise sur l'autre con en rouge qui passera pas , si les enfants sont pas sages...hummmmmmmmm la bonne carotte et le bon bâton...

Et voilà comment transformer des humains en ânes. Du coup ils font rien qu'à braire...

(tiens mais ça me revient, c'était pas des ânes sur l'île des enfants qui mentent dans pinnochio???à méditer...)

 

Qui gueule comme une vache mais qui est pas capable de dire 3 m-euh-ts  en face à la personne concernée...

 

Qui est toute fière de m'avoir découpé 347 étoiles quand j'en voulais 30.Mais qui à côté de ça a encore "oublié" de me trier les peintures que je devais urgemment accrocher au mur...

(au cas où d'aucuns se diraient, mais pour qui qu'elle se prend cette pimbèche, rassurez vous, c'est bien dans le statut atsemal, keske je dis, hein, pas des lubies d'instit mal baisée(quoi, je vous emmerde...), d'ailleurs elle me sert jamais mon café...)

 

Qui persiste à "renculotter" des enfants... "euh tu veux dire remettre leur culotte?..."

 

Non mais qu'on me le dise si je suis seule.

 

Des fois je préfèrerais.

Bon là j'ai une remplaçante , elle est malade.

Ok c'est pas mieux, mais elle, elle a 2 de tension ça me repose.

 

 

 

 

 

 

 

 

mercredi, 03 décembre 2008

En bas de chez moi.

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Le monde est parfois en bas de chez toi.

Tu le sais même pas.

Tu le cherches. Dans le reflet des vitrines des magasins de luxe.

Dans le dernier Nouvelles Frontières.

 

Je descendais , l'escalier comme tous les matins.

J'allais au taf. J'étais en train de chercher compulsivement mon papier

à cigarettes.

Comme je trouvais pas je me suis arrêté.

Genre je réfléchis. Ou est-ce que j'ai bien pu

le mettre.

La vitre en face de moi m'a réfléchi elle aussi.

concentré, froncé, tragique.

 

Je cherchais ce putain de papier.

Avec mes mains.

Ce sont finalement mes yeux qui trouvèrent.

Elle.

Le visage bazané.

Les joues rouges vif.

Elle était de l'autre côté de la rue.

A côté de l'étal de fruits de l'Arabe.

 

J'ai vu ses mains.

Danser autour des pommes.

Chappardeuse hardie.

 

Tout en faisant semblant de regarder les passants.

Si bien qu'elle me regarda pour de bon.

Je ne pouvais pas la quitter des yeux.

 

Toute pommée de partout, elle traversa la rue.

Se planta net devant moi.

Elle sortit une pomme d'un de ses foulards.

 

Et croqua dedans à pleines gencives.

Une lionne n'aurait pas mieux déchiqueté sa part de gazelle.

 

"tu veux?"me demanda -t-elle.

...

Je restai sur le cul.

 

"Tu veux?", insista -t-elle...

 

"Euh non...j'ai pas faim , merci..."balbutiai-je...

 

Elle éclata de rire.

Un rire chaud. Un rire de 5 ans d'âge.

Un pur bonheur.L'émotion brute.

Ses doigts attrapèrent les miens, et m'entrainèrent derrière elle.

 

Une déesse aux foulards pommés traînant un mortel éberlué.

 

On était pas loin des quais .

Elle m'entraîna et descendit le petit escalier.

Qui arrivait dans l'eau.

 

Elle entra sans réfléchir.

Je fus saisis par la fraîcheur de l'eau, qui nous arrivait aux cuisses.

 

 

Elle avança prudemment le long de la berge, sur le rebord invisible

pour qui n'est pas amphibie.

 

Arrivés sous le premier pont, elle nous stoppa net.

Elle se cala contre le bêton.

Elle me cala contre ses hanches.

Ses mains sur mes fesses.

Ses jambes autour de moi.

 

Elle me regardait droit dans les yeux.

Juste le temps de me faire grandir.

Avec d'imperceptibles pressions.

 

Je n'avais jamais croisé un regard pareil.

Quand elle me sentit au maximum, elle attrapa ma bouche

pour y fourrer sa langue.

 

Je respirais à peine.

C'était le genre d'étouffement dont on rêve toute sa vie.

 

Sa main déboutonna mon jean.

La mienne fureta sous ses foulards.

 

Elle ne portait rien d'autre.

Nous nous trouvâmes très vite.

 

Je dus me contrôler pour ne pas venir tout de suite.

Penser au froid de l'eau.

 

Elle me rendait dingue.

Ses yeux grand ouverts, ses foulards qui frottaient mon ventre,

le clapotis de l'eau sur les berges de nos corps, remuant en choeur.

 

Je devinai qu'elle allait jouir au moment où ses yeux se fermèrent.

Au bord depuis le début, je me laissai enfin aller.

Secoué par une impressionnante décharge, rarement égalée.

 

Ses yeux s'étaient rouverts.

Ils brillaient de mille feux.

 

Elle posa ses lèvres avec une douceur inattendue sur les miennes.

Puis se dégagea de mon étreinte.

 

Elle s'apprêtait à retourner vers le petit escalier.

Elle sortit une pomme , se tourna et me la lança.

"Cadeau", rigola-t-elle.

Je regardai les foulards flottants  s'éloigner.

 

Je ne savais plus ce que je faisais.

Je ne savais plus qui j'étais.

Je ne savais plus où j'étais.

 

 

Un voyage initiatique.

Au pays des paumés.

Des sans papiers et du plaisir pur.

Le monde  en bas de chez moi.

 

Je croquai la pomme.

La meilleure que j'ai jamais mangé de ma vie.