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lundi, 21 septembre 2009

petite musique de chambre.

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je ne sais pas les notes...

je ne connais pas les accords...

j'ignore les rythmes...

 

et pourtant je sens  une musique

celle qui se joue depuis que je suis petite dans ma tête...

celle que mes doigts signent par delà l'archer de mon violon de papier...

 

c'est une musique qui me berce qui m'apaise, qui me respire , qui me foudroie...parfois jusqu'aux larmes...

une musique-danse faite de mots qui tourbillonnent

paradant amoureusement autour de l'idée, du sentiment, de la pulsion...

 

parfois j'entends des morceaux de moi...un peu épars...

une cacophonie de mon vague à l'âme

ma lame de fond...

alors j'orchestre mes partitions...

je me rassemble en un concerto plus audible...

je me rejoue...

 

 

je ne sais pas les notes...

je ne connais pas les accords...

j'ignore les rythmes...

 

mais je sais que je suis juste...

que j'ai l'oreille absolue de mon être-humain...

que je peux entendre au-delà des sons

ce qu'en  moi-même je cache

que malgré mon ignorance...

 

je connais la musique du choeur

celle qui nous rassemble

dans un don d'organe

unanyme et puissant

 

qui transperce les tympans

de la médiocrité humaine

et fait éclater le cristal

de toutes ses vanités.

 

 

 

samedi, 19 septembre 2009

l'escarpée

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C'était un petit chemin dont on ne voyait pas l'accès.

Les ronces et les orties tissaient l'interdit...

 

C'est sans doute ce qui la motiva pour prendre son courage à dix doigts  et se les arracher.

Elle se faufila entre les mailles...

Plus elle avançait , plus c'était difficile.

Mais dans le même temps tout devenait plus beau.D'une simplicité évidente.

 

Il faisait très chaud.

Elle entendit le chant de l'eau.

C'est alors qu'en s'approchant elle vit ce poisson, aux écailles multicolores.

Il était là tout seul à contre courant.

Il nageait, ni vite, ni lentement, il nageait.

Juste pour maintenir sa place.

 

Il semblait à la fois serein et énervé, résigné et révolté, énergique et apathique.

Ce qu'elle sentait c'était qu'il souffrait.

Elle se demanda pourquoi.

 

Il la regarda.

Alors elle tenta de le soulager.

Elle mit sa main pour lutter à sa place contre le courant...

Il fût touché.

Le courant était vif. Et l'eau glacée.

Elle avait chaud. Et sa position l'inconfortait.

Elle décida de s'asseoir en tailleur dans l'eau et elle accueillit le poisson entre ses jambes.

Un bassin d'eau douce.

 

Ainsi il n'était plus contraint de nager.

Il lui sourit.

Ils pouvaient jouer.

 

Ils jouèrent un moment avec le froid de l'eau le chaud de l'air, le courant, le lâcher-prise .

L'homéostasie s'en mêla...ils n'étaient pas du même monde mais ils parlaient les mêmes sens.

Le temps d'être ...juste un présent l'un pour l'autre.

 

C'est certainement le lâcher-prise qui la fit tomber...

A la renverse.

L'eau doucha froidement son cerveau.

Il était temps de sortir de l'eau.

Elle remit sa main comme pour partir moins violemment.

Il colla ses écailles le long de ses doigts...

 

Elle ne pouvait pas rester.

Tomber n'est pas jouer.

On peut se noyer...

Il devait continuer à nager.

Sortir de ses eaux troubles.

Ou pas...

 

Elle redescendit.

Des écailles plein la tête.

Des bleus sur les cuisses. De l'eau dans les yeux.

De l'eau douce et de l'eau salée.

Du sel de la vie, celui pourquoi on est.

 

Sur le chemin , il y a parfois un détour imprévu.

Un détour qui ne rallonge pas.

Qui ne raccourcit pas.

Inévitable.

Un peu difficile d'accès.

Qui conduit à une source.

Pour regarder dans le miroir de la vie.

Et continuer sa route vers son plus probable reflet.

 

C'est ce qu'on appelle une escarpée.