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samedi, 29 novembre 2008

Action et vérité

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Des fois je les regarde et je me demande comment c'est à l'intérieur.

Propre, rangé, en ordre?

 

Tous ces gens qui.

Est-ce que les intestins sont repassés et bien pliés.

Est-ce que leurs fantasmes sont filtrés?

Est-ce que leur merde sent bon?

 

Je ne sais pas comment ils font.

Je n'ai même pas envie de le savoir.

 

Ca pourrait m'intéresser.

Me sentir un peu moins mélangée.

C'est fatigant les alembics.

Mais ça donne du goût.

Je veux vivre avec ce sens.

 

Alors tant pis.

Mes noeuds dans le bide parfois.

Mes fantasmes bruts.

Ma merde qui pue.

 

J'assume.

Je ne laverai pas ma vie.

Pour paraître.

 

Je ne lisserai rien.

Je veux tout bien voir.

Je veux tout bien sentir.

Même si je m'écorche régulièrement.

Parce que gommer c'est un peu mourir.

 

Et que je suis trop entière pour faire les choses à moitié.

 

 

21:18 Publié dans écriture coeursive | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : moi, sens, vie, être

jeudi, 27 novembre 2008

Il était une fois.

Il les regarda un à un.

Il avait des hauts le coeur.

Il n'entendait que des bribes.

"une honte"

"avenir"

"malheur"

"confiance"


"Ca n'allait pas recommencer"

 

Le dîner de famille tournait au dîner d'infâmie.

Règlements de contes.

Dans le rôle de la mère, Micheline.

Elle avait trouvé un mégot de joint.

Yeux exhorbités, elle avait couru dans le bureau du père Christian.

 

Aux yeux exhorbités de la femme, s'étaient associé le balai des mains offusquées du mari .

Comment était-ce possible?

Ils lui parleraient.

Ca n'allait pas recommencer.

 

Ce soir-même. Devant l'oncle médecin.

Après l'apéritif, le délinquant qui écoutait de la musique fut convié.

A rejoindre l'assemblée.

 

Il s'était assis.

Contraint.

Vite. Juste manger et se barrer.

 

L'oncle avait pris la parole.

Il avait introduit l'affaire.

Les parents étaient pendus à ses lèvres.

La femme de l'oncle, de 20 ans sa cadette, roulaient des yeux , faisant mine

d'être intéressée ou pire de comprendre la conversation.

 

Il avait décroché après le mot joint.

Il ne pensait qu'à Emilie.

Il les regarda un à un.

Les visages rougis.

Les mots bien rangés sortis de la bouche médicinale.

Les cadavres de bouteille de vin bien rangées aussi au bout de la table.

Des morts propres et autorisées.

 

Son père ouvrait justement la 3ème bouteille.

Il les regarda un à un.

Se morfondant pour lui.

S'énervant.

Se décourageant.

 

Le médecin loghorrait.

L'assemblée absorbait.

L'adolescent abhorrait.

 

Comme il ne regardait pas son oncle, le ton monta.

Le père et la mère s'indignèrent.

Comment c'était possible, une telle impolitesse.

Après tout ce qu'ils avaient fait pour lui.

 

Le fils frémit.

 

"après tout ce qu'ils avaient fait pour lui".

Il pensa à Emilie.

 

Il les regarda un à un.

Il avait des hauts le coeur.

Il n'entendait que des bribes.

"une honte"

"avenir"

"malheur"

"confiance"

 

"Ca n'allait  pas recommencer"

 

 

Il aurait voulu crier.

Comment pouvaient-ils oser?

Prendre la table , tout renverser.

Leur faire avaler leur bouteille , droit dans le gosier.

 

Il quitta la table .

Il quitta la pièce.

Il alla dans sa chambre.

 

Il prit le carnet rouge dans le tiroir de son bureau.

 

"samedi 20 novembre".

"Je le jure, je vais me tuer"

"S'ils ne font rien, je me tue"

"Je n'en peux plus"

"Ils ne comprennent rien"

 

 

 

Emilie et ses boucles brunes s'était éteinte une semaine

après l'ultime page de ce carnet.

C'était 5 ans plus tôt.

 

 

Et rien n'avait changé.

Un enfant était mort pour rien.

Ils n'avaient toujours pas compris.

Ni le père.

Ni la mère.

Ni l'oncle médecin.

 

Il prit un petit sachet dans la poche de sa veste.

S'enquilla la petite pilule.

Un entraînement.

Pour son ultime fugue.

 

Il était une fois une famille qui n'existait pas.

Une famille sans aime. Une immense fa ille.

Qui faisait mourir ses enfants.

mardi, 25 novembre 2008

L 'évier.

 

euh , si ça marche, j'y reviens c'est promis.

 

ok me revoilà donc.

 

 

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Ne plus bouger.

Qu'est-ce qui se passait? Ne plus bouger.

Ca avait fait mal, mais là ça ne faisait plus rien.

Ne plus bouger.

 

Il s'était levé comme d'habitude.Il lui avait fait l'amour.

Mieux qu'hier et moins bien que demain avait-il promis.

Elle lui avait rétorqué qu'il piquait.

Alors il s'était rasé pendant sa douche.

Il s'était évidemment coupé.Rien de bien méchant, quelques

coupures de virilité.

 

Qu'est-ce qui se passait?

 

Il était descendu , s'emplir de café et de pain grillé.

Rempli d'hormones encore, ne pensant qu'à elle.

Debout au dessus de l'évier.

Putain qu'est-ce qu'il l'aimait.

Il savait enfin ce que c'était.

43 ans qu'il avait attendu.

2 ans maintenant qu'il avait trouvé.

Elle était bien plus jeune.

D'une beauté arroguante.

Ca n'avait pas été simple.

Elle s'était beaucoup méfier.

Il avait du régler la dette de ceux qui l'avaient consommée.

Il aurait donné sa peau pour une cellule de la sienne.

 

Qu'est-ce qui se passait?

Ne plus bouger.

Garder les yeux ouverts.

Ne plus bouger.

Garder les yeux ouverts.

 

Un samedi de décembre ils s'étaient mariés.

En secret, car elle ne voulait pas en entendre parler.

Elle était encore endormie. Il lui avait demandé si elle voulait l'épouser.

Qui ne dit mot consent, il l'avait donc embrassé, en lui jurant amour et fidélité.

C'était sa femme, c'était comme ça.

Ca ne pouvait pas être autrement.

 

Un mariage blanc et or.

La neige à la fenêtre, l'âtre pour la lune de miel.

 

Elle voulait un bébé.

 

Non ne pas fermer les yeux.

Regarder penser, ne pas fermer.

 

Il voulait ce qu'elle voulait.

Il lui fit des bébés.

Matin midi et soir.

Dès qu'il pouvait.

Alors les cycles de la déception commençèrent.

13 mois qu'ils essayaient.

 

Qu'est-ce qui se passait?

Ne pas fermer les yeux. Penser à Elle. L'aimer.

La respirer.

 

Elle lui avait dit qu'elle voulait laisser tomber.

Il lui avait dit que ça finirait par marcher.

Chutes et relevades au pays de la vie.

 

Ne pas fermer les yeux .

Ne pas fermer.

Ne pas.

Elle.

 

Elle avait fini par émerger.Après s'être rendormie comme une masse.

Ce n'était pas son genre.

Elle descendit , prestemment , sa journée aurait déjà du être commencée.

Elle se servit un café.

Elle n'eut pas le temps de porter sa tasse à sa bouche.

Juste celui de courir au dessus de l'évier.

Y jeter la tasse et sa bile.

Elle sourit.

Elle savait. Elle n'avait pas besoin de test.

Elle ferma les yeux .Elle savait.

Il était enfin en elle.

 

Il avait fini par céder. Il avait fermé les yeux.

Il savait. Il n'avait plus besoin des sirènes

qui arrivaient.

Il savait.

Oui, il mourait.

Mais personne ne pourrait l'empêcher.

De mourir en ne  pensant qu'à Elle.