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jeudi, 27 novembre 2008

Il était une fois.

Il les regarda un à un.

Il avait des hauts le coeur.

Il n'entendait que des bribes.

"une honte"

"avenir"

"malheur"

"confiance"


"Ca n'allait pas recommencer"

 

Le dîner de famille tournait au dîner d'infâmie.

Règlements de contes.

Dans le rôle de la mère, Micheline.

Elle avait trouvé un mégot de joint.

Yeux exhorbités, elle avait couru dans le bureau du père Christian.

 

Aux yeux exhorbités de la femme, s'étaient associé le balai des mains offusquées du mari .

Comment était-ce possible?

Ils lui parleraient.

Ca n'allait pas recommencer.

 

Ce soir-même. Devant l'oncle médecin.

Après l'apéritif, le délinquant qui écoutait de la musique fut convié.

A rejoindre l'assemblée.

 

Il s'était assis.

Contraint.

Vite. Juste manger et se barrer.

 

L'oncle avait pris la parole.

Il avait introduit l'affaire.

Les parents étaient pendus à ses lèvres.

La femme de l'oncle, de 20 ans sa cadette, roulaient des yeux , faisant mine

d'être intéressée ou pire de comprendre la conversation.

 

Il avait décroché après le mot joint.

Il ne pensait qu'à Emilie.

Il les regarda un à un.

Les visages rougis.

Les mots bien rangés sortis de la bouche médicinale.

Les cadavres de bouteille de vin bien rangées aussi au bout de la table.

Des morts propres et autorisées.

 

Son père ouvrait justement la 3ème bouteille.

Il les regarda un à un.

Se morfondant pour lui.

S'énervant.

Se décourageant.

 

Le médecin loghorrait.

L'assemblée absorbait.

L'adolescent abhorrait.

 

Comme il ne regardait pas son oncle, le ton monta.

Le père et la mère s'indignèrent.

Comment c'était possible, une telle impolitesse.

Après tout ce qu'ils avaient fait pour lui.

 

Le fils frémit.

 

"après tout ce qu'ils avaient fait pour lui".

Il pensa à Emilie.

 

Il les regarda un à un.

Il avait des hauts le coeur.

Il n'entendait que des bribes.

"une honte"

"avenir"

"malheur"

"confiance"

 

"Ca n'allait  pas recommencer"

 

 

Il aurait voulu crier.

Comment pouvaient-ils oser?

Prendre la table , tout renverser.

Leur faire avaler leur bouteille , droit dans le gosier.

 

Il quitta la table .

Il quitta la pièce.

Il alla dans sa chambre.

 

Il prit le carnet rouge dans le tiroir de son bureau.

 

"samedi 20 novembre".

"Je le jure, je vais me tuer"

"S'ils ne font rien, je me tue"

"Je n'en peux plus"

"Ils ne comprennent rien"

 

 

 

Emilie et ses boucles brunes s'était éteinte une semaine

après l'ultime page de ce carnet.

C'était 5 ans plus tôt.

 

 

Et rien n'avait changé.

Un enfant était mort pour rien.

Ils n'avaient toujours pas compris.

Ni le père.

Ni la mère.

Ni l'oncle médecin.

 

Il prit un petit sachet dans la poche de sa veste.

S'enquilla la petite pilule.

Un entraînement.

Pour son ultime fugue.

 

Il était une fois une famille qui n'existait pas.

Une famille sans aime. Une immense fa ille.

Qui faisait mourir ses enfants.

Commentaires

C'est beau... J'adore ( et ça continue encore & encore...)
Et je me permets de te dire que tu es trop belle dans tes mots...
Rester assis et contempler ce que les yeux ont imprimer dans l'âme et le coeur, contemplatif...
je te com plus tard après le boulot du boulot et de la maisonnée! biz

Écrit par : jerome-b | vendredi, 28 novembre 2008

"il était une fois une melle blabla que je ne connais pas, qui écrit comme ça, avec des l qui ne manque pas d'r. Une barbara qui peut-être se livre mais surement nous délivre avec des mots si simples, des sujets difficiles et des verbes justes."

Je suis bouleversé car cela me ramène vers un passé et une enfance sans "m" mais avec un "haiNe" trop grand. T'es vraiment balèze b!
biz.@+

Écrit par : jerome-b | samedi, 29 novembre 2008

merci pour ce très beau comm.
je suis comme une con, à pas savoir quoi dire d'autre.
évidemment, c'est un sujet tellement universel, le désamour. ou le malamour...

je te bise moi aussi, b.

Écrit par : melleblabla | samedi, 29 novembre 2008

Je fus dans cet état après t'avoir lu... Na!

Écrit par : jerome-b | samedi, 29 novembre 2008

Les commentaires sont fermés.