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mercredi, 05 novembre 2008

Allégorie.

de l'autre côté 2.jpg



Elle et moi.

De l'autre côté et aussi là.

Je la cherche

Elle est en moi.

Tout au fond

Tout là bas, je crois

Non , elle n'est plus là.

Je l'appelle, elle ne vient pas

Je la fuis elle me poursuit

Il faudrait que je l'embrasse

Il faudrait que l'on s'enlace.

Qu'enfin, l'on soit.

Elle est moi

De l'autre côté et aussi là.

Je la veux

Capturez-la

Je ne peux...

Aidez-moi


lundi, 03 novembre 2008

Origami(e) d'une feuille d'automne.

 


oiseau lunaire2.jpg

Ca faisait quelques semaines maintenant qu'elle se balançait.

Le vent jouait avec ses nervures.

C'était une petite feuille ordinaire.

Avec de jolies couleurs cependant, le peintre de l'automne s'en étant mêlé...

 

On lui avait parlé déjà de ce qui arriverait un jour.

Elle savait que le jour approchait.

Elle faisait semblant de ne pas avoir peur.

Elle jouait à la feuille d'érable.

Alors qu'elle n'était qu'une petite feuille de bouleau.

 

Un dimanche soir, elle se décrocha dans un dernier souffle.

Elle ne toucha pas terre immédiatement.

Elle masqua sa terreur et fit semblant de comprendre  ce qui se passait.

Maitresse. De son destin. Comédie du vent en un acte.

 

Elle finit par se poser dans un square.

Au milieu de la nuit noire.

Elle n'avait pas froid.

Elle n'avait plus peur.

Elle était bien.

 

Elle attendit. L'attente n'était pas pénible.

Le matin arriva , les klaxons aussi.

A l'aube, une frêle main s'empara d'elle.

Et la plia. Doucement.

 

Les doigts connaissaient sa fragilité.

Ils plièrent encore.

La feuille ne se déchirait pas, même si c'était un peu douloureux.

Comme une naissance.

 

La main experte s'appliquait à son art.

Et la petite feuille se laissait faire.

Quand ce fut terminé, la main posa alors son travail,

Juste au milieu du square.

 

Les cris d'enfants et leurs pas jouèrent toute la journée

Sans jamais voir , ni écraser, ni même frôler la feuille pliée.

Elle même sentait qu'il ne pouvait rien lui arriver.

La nuit tomba. La lune était pleine.

 

La feuille aperçut alors son reflet dans la vitrine d'un immeuble.

Elle ne se reconnut pas. Elle ressemblait à un petit oiseau.

L'art de la main l'avait transfigurée.

Elle essaya de s'envoler.

 

Ca ne marchait pas. Elle commença à sangloter.

Alors la lune se pencha:

Tu veux l'éternité?

La feuille-oiseau acquiésca.

 

La lune était pleine. Et généreuse.

Elle aveugla de tous ses rayons le végétanimal.

Et le sculpta en un oiseau-lunaire.

On raconte que c'est celui du square Blomet, à Paris.

 

Un quartier où des mains d'artiste

caressent et plient ,

en secret.