Comment parfois je ne peux être que mon émotion...

Ecrit le 29 Août 2008...

Parce que je suis faite de ça aussi…
De chaire de sang et  de larmes…

Parce que ce soir je suis trop triste pour , comme l’artiste faire le tour de piste du chapiteau de ma dérision.
Parce que le clown pleure pour ne pas mourir étouffé par toute cette tristesse qui se ramifie telle une mauvaise tumeur, juste là , à l’intérieur.
Un arbre de douleur.
Parce que j’ai mal , que ça me lance , et que je n’arrive pas, pas encore, à attraper toutes ces émotions à bras le corps, et à les sortir une bonne fois pour toutes.

Comme des nausées brutales, qui reviennent sans prévenir , pour témoigner de mon état.Et l'impossiblité de vomir pour me sentir mieux...
Il me faut attendre. Me supporter. Subir.
Des spasmes de haine suivis de secousses de tristesse.
La faille en moi a bougé…
Je hais le va et vient de cette vie , la tectonique du plaqué. Le risque du tremblement.
Et pourtant …

Je dis ça mais... je me mens…je crois.

Oui j’ai mal, mais parce que j’ai regoûté à ce qui me nourrit. A ce qui donne la saveur de chacun des battements de nos coeurs…Ce sel subtil sans lequel rien ne naît.

A nouveau, j’ai Aimé.

Vu , entendu, senti, touché et goûté.

J’étais en vie….envie…

Alors j’en conviens, c’est diffile à nouveau d’accepter d'être momentanément paralysée.
Et d’entamer une période de conval-essence. Une diète de circonstances.

Accepter de réapprendre. Tout doucement, petit à petit et sentiment par sentiment…

Que je suis…
Que je vaux...
Que  ce que je vois de l’autre côté du miroir existe

Quand bien même un chasseur m’a poignardé le cœur.

Et me laisse ce soir écumer seule les larmes de ma douleur.