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vendredi, 30 octobre 2009

ô trouble...

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Il y a des gens qui sont de l'autre côté de la rive. C'est comme ça.

En parallèle. On pense les croiser , mais c'est juste leur reflet.

On voudrait les blâmer leur dire d'aller se faire foutre, on peut même pas, ils ne sont qu'à moitié.

A mi chemin. Entre l'être et le paraître.

Je voudrais trouver une seule fois l'embarcadère.

Pour traverser. En toucher un pour de vrai. En entier.Une histoire de peau.

Et lui dire que je m'en vais.

Sans perdre pied.

Parce que je sais qu'il va se jeter à l'eau...

 

samedi, 24 octobre 2009

le pas lié

N'importe qui aurait trouvé cela ridicule.

Non n'importe qui , à sa place, aurait craint de se sentir ridicule .

Lui se sentait . Et s'arrêtait là. Par toutes les cellules de son corps. Il avait tellement perdu de temps à se soucier. Qu'aujourd'hui il était à l'air libre. Peu importe .

Si sa voisine avait ouvert la porte. Si quelqu'un avait monté les marches. Peu importe. L'effarouchement des yeux . L'apnée scandalisée.

 

Tout se serait exactement arrêté à la frontière de la peau de son corps.

Il s'était construit une invisible cuirasse. Qui désormais empêcherait quiconque de le pénétrer par un jugement, un rire, une raillerie...

 

C'est comme ça que bien que nu comme un ver, il avait bondi sur le palier.Pour la rattrapper.

Parce que . Un dernier baiser.

Elle avait ri en se retournant. De ce rire qui se fige et devient grave. Parce qu'il fait la place à l'amour. Elle était revenue sur ses pas pour enlacer sa nudité.

Un dernier rappel.

De ceux où l'on grave l'émotion dans le cuir du coeur...

Pour pouvoir la sentir ... éternellement.

samedi, 19 septembre 2009

l'escarpée

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C'était un petit chemin dont on ne voyait pas l'accès.

Les ronces et les orties tissaient l'interdit...

 

C'est sans doute ce qui la motiva pour prendre son courage à dix doigts  et se les arracher.

Elle se faufila entre les mailles...

Plus elle avançait , plus c'était difficile.

Mais dans le même temps tout devenait plus beau.D'une simplicité évidente.

 

Il faisait très chaud.

Elle entendit le chant de l'eau.

C'est alors qu'en s'approchant elle vit ce poisson, aux écailles multicolores.

Il était là tout seul à contre courant.

Il nageait, ni vite, ni lentement, il nageait.

Juste pour maintenir sa place.

 

Il semblait à la fois serein et énervé, résigné et révolté, énergique et apathique.

Ce qu'elle sentait c'était qu'il souffrait.

Elle se demanda pourquoi.

 

Il la regarda.

Alors elle tenta de le soulager.

Elle mit sa main pour lutter à sa place contre le courant...

Il fût touché.

Le courant était vif. Et l'eau glacée.

Elle avait chaud. Et sa position l'inconfortait.

Elle décida de s'asseoir en tailleur dans l'eau et elle accueillit le poisson entre ses jambes.

Un bassin d'eau douce.

 

Ainsi il n'était plus contraint de nager.

Il lui sourit.

Ils pouvaient jouer.

 

Ils jouèrent un moment avec le froid de l'eau le chaud de l'air, le courant, le lâcher-prise .

L'homéostasie s'en mêla...ils n'étaient pas du même monde mais ils parlaient les mêmes sens.

Le temps d'être ...juste un présent l'un pour l'autre.

 

C'est certainement le lâcher-prise qui la fit tomber...

A la renverse.

L'eau doucha froidement son cerveau.

Il était temps de sortir de l'eau.

Elle remit sa main comme pour partir moins violemment.

Il colla ses écailles le long de ses doigts...

 

Elle ne pouvait pas rester.

Tomber n'est pas jouer.

On peut se noyer...

Il devait continuer à nager.

Sortir de ses eaux troubles.

Ou pas...

 

Elle redescendit.

Des écailles plein la tête.

Des bleus sur les cuisses. De l'eau dans les yeux.

De l'eau douce et de l'eau salée.

Du sel de la vie, celui pourquoi on est.

 

Sur le chemin , il y a parfois un détour imprévu.

Un détour qui ne rallonge pas.

Qui ne raccourcit pas.

Inévitable.

Un peu difficile d'accès.

Qui conduit à une source.

Pour regarder dans le miroir de la vie.

Et continuer sa route vers son plus probable reflet.

 

C'est ce qu'on appelle une escarpée.